Je vous avais quitté à Istanbul, me voici à Ankara, la capitale au centre du pays. Il s’agit de la ville rendez-vous avec El Daddy, il arrive tout frais de La Rochelle. Il a quitté ses chaussons en poils de yack népalais pour venir exercer ses talents de randonneur et d’auto-stoppeur tout terrain ! Car qu’on se le dise, El Daddy a décidé de parcourir la Turquie du Centre au Sud et du Sud à l’Ouest; les prochains billets seront dédiés à cette épopée et qu’on soit bien clair, aucune rivière, aucune barrière ne l’arrêtera, tous les véhicules seront utilisés, depuis la plante de ses pieds musclés jusqu’au camion 36 tonnes,  il est remonté comme un coucou et prêt à en découdre ! Après le Népal presqu’un 1 an jour pour jour, voici les aventures d’El Daddy en vadrouille en Turquie :

El Daddy en action. Regardez cette maîtrise de l’auto-stopping : allure décontractée, sac en bandoulière, veste « sur l’épaule et qui tient toute seule », le sourire sobre qui laisse apercevoir toute la blancheur d’une dentition parfaite, et ce pouce à l’horizontal… ! Car oui, El Daddy n’a pas besoin de pouce pour faire de l’auto-stopping… Professionnel !

 

Randonnée dans la vallée d’Ihlara

Histoire de découvrir toute la beauté minérale de la Cappadoce, depuis Ankara nous prenons la direction d’Aksaray puis, dans la foulée, de Selime (prononcez Sélimé, en Turc les « e » sont « é »), un petit village en sortie de la Vallée d’Ihlara. C’est cette vallée que nous allons découvrir, lors d’une randonnée de près de 8 heures (en prenant notre temps). Tel un canyon (100 mètres de profondeur) suivant une rivière en son milieu, la Vallée d’Ihlara fut habitée par les chrétiens chassés de Syrie, de Mésopotamie et de Palestine par les invasions Arabes. Les falaises de ce canyon sont de ce fait creusées de toutes parts : habitations parfois complexes et églises viennent orner cette vallée longue de plus de 14 kilomètres. Les premières églises de la vallée furent construites dès le IVème siècles.

El Daddy, caméra au poing, est paré pour capturer le moindre cm² de chaque fresque rencontrée. Chaque église sera passée au peigne fin.

Les fresques, abandonnées aux nombreux visiteurs, ne sont malheureusement pas toujours en très bon état. Les églises sont laissées quasiment à l’abandon, et les individus peu respectueux en profitent (tags, inscriptions, griffures…).

La visite de la vallée est agréable, nous suivons la rivière pendant près de 8 heures, des paysages plus ou moins désertiques, s’enchaînent. Le temps est parfait pour randonner, pas froid, pas trop chaud.

A la suite de la vallée d’Ihlara se dressent de nombreuses concrétions rocheuses coniques, elles aussi creusées par l’Homme.

Pour la suite et après avoir refusé les services de taxi du manager de l’hôtel (un prix exorbitant, lui il sait comment plumer le touriste), nous décidons de partir … en stop !

 

Sur les routes (désertes) de Cappadoce, en auto-stop !

Il n’y a pas un chat sur les routes, nous sommes fin février, c’est la basse-saison mais El Daddy est en forme et veut en découdre, il attendra sur le bord de la route jusqu’au petit matin s’il le faut !

El Daddy est prêt à en découdre… peu importe le véhicule.

Une route… déserte !

Chaque véhicule se dessinant au loin est une lueur d’espoir (ou de désespoir quand il continu son chemin sans même ralentir). Le challenge du stop : garder le moral !

El Daddy comme un lion en cage,… au beau milieu de la campagne Turque. Mais où sont les gens ?!

De véhicule en véhicule nous finirons même par arriver dans un village totalement « hors-programme ». Nous sommes probablement les premiers touristes à fouler ces pavés…

Deux bikers bien sympas nous ramènent sur la route principale… oui oui, la fameuse « route déserte ».

2-3 voitures nous avancent 10-15mn à chaque fois. C’est finalement un poids-lourd + sa remorque + son chauffeur compréhensif, qui nous amèneront à destination : Derinkuyu !

 

Derinkuyu et sa ville souterraine géante !

Après avoir passer quelques heures à randonner sur terre, nous allons en passer quelques autres SOUS terre ! Derinkuyu, cette ville au nom rigolo ne paie pas de mine, mais toute sa particularité réside sous sa surface : une ville souterraine sur 80m de profondeur, capable d’accueillir jusqu’à 10 000 personnes ! C’est en 1963 qu’un habitant de Derinkuyu a découvert cette cité en abattant un mur de sa maison, une pièce dont il ignorait l’existence se trouvait derrière ! La suite : des dizaines de salles, des milliers de marches, des kilomètres de galeries, des puits d’aération gigantesques…

De grosses pierres rondes servaient à boucher l’accès aux galeries stratégiques.

Sur terre ou sous-terre, peu importe, El Daddy a toujours la classe ! cool.ico

Impressionnant hein ?! Surtout quand on se dit que tout à été creusé à la petite cuillère … ou presque !

Autant vous dire que dans ce genre de ville, votre confort dans les galeries est inversement proportionnel à la longueurs de vos jambes, et pour peu que vous ayez un peu d’embonpoint, pensez à emmener un chausse pied ! smile.ico

 

 

Après cette escapade souterraine, nous partons en bus (oui en bus, pas d’excentricité pour cette fin de journée, El Daddy doit reposer son pouce) pour un autre village au nom rigolo : Mustafapasha ! Restez connectés pour la suite de l’aventure, plus de randonnées, plus de stop, plus de El Daddy arrivent bientôt !  yn.ico