Faire un trek au Népal, c’est un peu comme manger un hamburger aux Etats-Unis ou visiter la tour Eiffel à Paris : c’est un incontournable… Le Népal est en effet connu pour ses multiples treks aux durées et aux difficultés variables. Il est ainsi possible de partir 2-3 jours jusqu’à plus d’1 mois pour les trekkers les plus chevronnés, la durée déterminant bien souvent l’altitude qu’il sera possible d’atteindre pendant cette aventure givrée. Et autant vous dire qu’une, voire deux jambes de bois ne vous seront pas de trop…

Au départ je ne souhaitais pas faire un trek très long, 2-3 jours m’auraient suffi… Mais c’est à la table d’un petit resto de Katmandou que j’ai fais la rencontre d’un français revenant de 15 jours de trek, et il m’avait affirmé qu’il avait vécu la plus grande expérience de sa vie : une aventure difficile mais qui dévoile les paysages sublimes de la chaine de l’Himalaya. C’est donc après cette discussion que j’ai décidé de faire un trek un peu plus long…

Un trek entre français

Lors de mon escursion au park Chitwan (cf billet précédent), j’avais également fait la rencontre de Philippe et Marion, deux globetrotters français en plein tour du monde. Le courant étant bien passé, nous nous sommes donc retrouvés à Pokhara et nous nous sommes mis d’accord pour partir tous les 3 sur le Sanctuaire des Annapurna, un trek aller-retour de 7-8 jours démarrant au village de Naya Pul (à 40km de Pokhara) et nous menant au Annapurna Base Camp (ABC) niché à 3800m.

Je ne vais pas vous faire plus attendre : ce trek a été une expérience unique. Le fait de marcher dans la montagne est un acte assez banal, mais marcher 5 à 6 heures par jours sur des sentiers parfois recouverts de marches pendant des kilomètres, descendre des montagnes entières pour arriver dans la vallée et enchainer aussi sec avec l’ascension de la montagne d’en face dans le but d’atteindre un petit village tout droit sortie d’une époque que l’on pensait révolue… Admirer le panorama d’un dénivelé de plus de 1000m en contrebas, voir des montagnes entières scultées en terrasses par l’Homme, avoir devant soi plusieurs pics enneigés de plus 7000m (7km de haut !), marcher jusqu’au bout de ses forces sans pouvoir s’arrêter avant le prochain village car la nuit arrive bientôt… tout ceci rend cette simple marche dans la montagne unique et inoubliable :

Durant notre trek, nous nous arrêtions dans des villages où nous mangions et dormions dans les lodges, sortes de guest-houses des montagnes au confort spaciate mais appréciable après une longue journée de marche. Ici, pas ou presque pas d’eau chaude (14-15° au mieux), autant vous dire que la douche était plus un supplice qu’autre chose smile.ico Pendant la nuit il est préférable de demander une 2ème couverture et de vous habiller en « mode artic » : t-shirt, polaire et gilet, collant de ski, double paire de chaussettes et paire de gants … car autant vous dire que ça caille ! laughing.ico

Anecdote malheureuse : faute d’avoir retiré assez de cash avant de partir, nous allons nous rendre compte au matin du 3ème jour que nous n’aurons pas assez d’argent pour atteindre le camp de base à 3800m (d’autant plus que les prix augmentent significativement au fur et à mesure de l’ascension, les produits étant acheminés par mules et porteurs). La décision fut trèès difficile mais nous avons dû nous rendre à l’évidence que nous priver de repas consistants et manger uniquement du riz jusqu’au retour n’aurait pas été viable, surtout durant une telle aventure physique où l’alimentation joue un rôle crucial. Nous avons donc pris le chemin du retour, à 2 jours de marche de notre objectif. sad.ico

La colline de la moort !

Mais pour compenser cette frustration et avant de totalement rebrousser chemin, je me suis attaqué avec un Australien rencontré sur le chemin, à un colline qui semblait parfaite pour admirer l’Annapurna South (7219m) et le Fish Tail (6997m). Nous sommes donc partis à 8h dans le but de revenir 1h30 plus tard après avoir pris quelques photos du sommet : nous reviendrons finalement 5h après être partis ! L’ascension s’est révélée bien plus compliquée que prévue, la végétation est passée de la forêt dense à des champs d’orties, et le sommet était tantôt recouvert d’herbes à serpents ( weird.ico ) tantôt d’arbustes rampants nous empêchant de toucher le sol. Ce fut raide, difficile et la montée jusqu’à environ 2800m s’est parfois transformée en véritable partie d’escalade… La descente fût pire que tout, elle nous pris 3h ! Nous nous sommes en effet perdus, et avons descendu un autre versant nous ammenant sur des pistes (façon de parler, il n’y avait aucune piste si ce n’est celle d’animaux) bien plus difficiles que celle empruntées lors de la montée : heureusement on était 2 pour se soutenir car c’était parfois dur mentalement… nous avons finalement réussit à bifurquer sur le bon versant mais cette ascension/descente est sans conteste la chose la plus folle que j’ai vécue et se place au top des souvenirs les plus forts de ce trek : mé-mo-rable.

Descente et genoux de platine

Après cet interlude, nous avons pris le chemin du retour et je peux vous dire que la descente n’est pas forcément plus simple que la montée… certes on progresse plus rapidement, mais les genoux en prennent une sacré coup, les molets aussi ! Histoire d’arrondir les angles et reprendre du poil de la bête durant cette descente, nous nous sommes arrêtés à Ghinnu, village célèbre pour ses sources d’eaux chaudes, où nous rencontrerons une colonie de singes venant boire cette eau riche en minéraux.

Au final nous sommes arrivés tous sains et saufs, aucun bobo à déclarer si ce n’est quelques courbatures géantes, souvenir physique des milliers de marches montées et descendues… mais ce n’est rien comparé à toutes ces images qui me restent en tête : Woaw !