Après Sucre et une session de bus de 4 heures à travers les montagnes boliviennes, nous voici arrivés à Potosi, une ville pour le moins singulière…

Potosi, la ville de tous les records !

En effet, perchée à 4090m, Potosi est la 2ème plus haute ville au monde (la première étant El Alto un quartier de La Paz). Dans le passé ce fut également l’une des plus RICHES au monde ! La raison ? une gigantesque mine d’argent surplombant la ville, une véritable montagne qui culmine jusqu’à 4900m.

Bien entendu, votre équipe de reporters se devait d’aller visiter jusque dans les moindres recoins de ces galeries interminables, quitte à ramper sur le sol, littéralement mordre la poussière comme le font les 16 000 mineurs qui exploitent toujours cette mine.

Depuis 1650 où les premiers minerais ont été extraits, environ 8 millions de personnes sont mortes dans cette mine dont beaucoup d’enfants, exploités pour se faufiler dans les petites galeries ou pousser des wagons. Les indigènes ont également été utilisés par les espagnols, tout comme des esclaves africains qui étaient enfermés là dedans pendant 6 mois, 20h de travail pour 4 heures de sommeil, obligés de mâcher des feuilles de coca (stimulant) pour maintenir le rythme.

Un minerai d’argent, mon salaire pour quelques pelletés de terre !

Aujourd’hui chaque mineur est indépendant et est payé pour le minerai qu’il extrait. Les gros filons d’argent sont épuisés, dès lors est extrait un minerai mixte composé de différents éléments qui seront séparés ensuite par processus chimique.
De nos jours, le salaire moyen pour un mineur est d’environ 100 à 200 bolivars par jour (entre 9 et 18 EUR). Beaucoup de mineurs passent plus de 10 h par jours dans la mine.
Nous avons assistés pendant plusieurs minute au travail d’un mineur qui remplissait un gros container avec 250kg de gravât : geste répété 400 fois dans la journée, travaillant sans masque (un choix de sa part), respirant un air rempli de particules…

Pour s’aider à vivre ce mode de vie hallucinant, les mineurs prient des dieux bien à eux (incluant Satan, lui demandant d’être clément sick.ico ), dont les statues ornent certaines galeries; durant leur labeur, ils mâchent aussi des feuilles de coca (testé) et boivent de l’alcool à 96° (testé également), autant dire que ça n’aide pas à rester en vie longtemps : une grande partie des mineurs meurt entre 45 et 55 ans.

Satan, le dieu de la mine.

Pour satisfaire Satan, nous assisterons également à un gigantesque sacrifice annuel où des dizaines de lamas sont égorgés pour apaiser l’appétit sanguinaire du dieu de la mine; le sang est ensuite jeté sur les maisons, murs des galeries… Autant j’essaie de respecter l’idée de tradition (aussi saugrenues soient-elles), mais à la vue de ces pauvres bêtes charcutées, j’ai vraiment eut du mal devant autant de bêtise.

RI-DI-CU-LOUS ! Bon, heureusement, y a un barbecue après cette boucherie.

Bref, Potosi est une ville assez spéciale, au parfum industriel et à l’atmosphère un peu lourde. Nous y seront restés 3 jours. La suite du programme sera plus légère avec la visite du désert de sel d’Uyuni et du lac Titikaka ! Stay tuned !  yn.ico