3776 mètres : c’est l’altitude à laquelle culmine cette montagne sacrée. Véritable symbole japonais, tout autant que le sushi ou le samouraï, le Mt Fuji attire chaque année entre 200 000 et 300 000 personnes sur ses flancs.

Il y a 4 ans, avec Daddy nous étions venus au Mt Fuji, il s’agissait d’une excursion à la journée au départ de Tokyo, on a avait vu Fuji, on avait marché sur Fuji, mais faute de temps, on n’était pas resté longtemps sur Fuji. Revenir et prendre le temps d’escalader la bête me tenait à cœur. Voici le récit de mon ascension nocturne du Mt Fuji !

Une ascension nocturne ?

Parfaitement ! Vous avez bien lu ! Depuis l’extraordinaire ascension nocturne du volcan Rijani sur l’île de Lombok (Indonésie) l’année dernière, j’aime grimper la nuit ! Escalader un volcan de jour est trop facile pour le Rochelais, c’est pourquoi le faire la nuit, et à cloche pied me paraissait intéressant. J’ai finalement renoncé à le faire à cloche-pied par respect pour les autres trekkeurs qui suaient à grosses gouttes autour de moi, mais j’ai gardé l’idée de le faire de nuit laughing.ico

Plus sérieusement, escalader la nuit permet d’arriver en haut pour admirer le lever du soleil, et on s’épargne également la chaleur assommante de l’été : le duo gagnant ! En parlant de duo, je dois vous parler de ma coéquipière pour cette ascension, il s’agit d’Olly, hé oui on ne change pas une équipe qui gagne… la randonnée à Nagano était épique, l’ascension du Fuji risque bien de l’être tout autant !

 

Une préparation minutieuse requise !

Sortez les piolets, les chaussures à crampons et autres cordages… nous n’allons pas en avoir besoin ! A la rigueur une petite lampe peut-être utile, mais bon chaque année des milliers de retraités septuagénaires escaladent la montagne sacrée, je ne m’attends donc pas à un effort surhumain, je sais bien que les retraités japonais carburent au sushi mais quand même…  muscu.ico

Le tout est de bien gérer l’effort, car entre les 6h de montée et les 4h de redescente, on arrive à une balade d’environ 10h, quasi non-stop, en pente pas si douce que ça… ajoutez à cela qu’on débute l’ascension à 22h, à une heure où on aimerait bien être posé dans son lit… ça fait beaucoup !  zzz.ico

Alors « comment gérer ça ? » me demandez vous d’un air inquiet… etonne01.ico  La nourriture ! Bien manger avant et pendant est la solution, et pour çà, je dois avouer que j’ai été chanceux car ma guesthouse pour l’occasion était une des mieux équipées qu’il m’ai été donné de voir : lit confortable, living room grand luxe, et surtout : une cuisine digne de celle que l’on peut voir dans l’émission Masterchef, bref la classe ! Cuisiner des bons petits plats (et des crêpes of course) tout en discutant avec des gens tout à fait intéressants et sympathiques, rien de tel pour se mettre dans l’ambiance d’une ascension épique !

Je resterai 5 nuits dans cette guesthouse cosie, le temps de visiter les environs : les 5 lacs qui bordent Fuji, une grotte formée par les flots de lave de cette région volcanique, un festival dédié aux plantes et autres herbes…

 

Le living room de la guesthouse, la claaaasse!

Visite de la lava-cave !

Le « Herbal festival » : de la lavande par champs entiers !

A vos marques, prêts ? Souffrez !

Avec Olly, nous commencerons l’ascension à 22h pétante, l’ascension se fera doucement à la lumière de la lune et de nos lampes. Nous sommes le 2 juillet, la saison officielle pour escalader Fuji a commencée hier,  mais il n’y a pas tant de monde que ça. Le chemin jusqu’au sommet est jalonné de « station », il y en a une 10aine au total; chacune d’entre elles proposent bien souvent un buibui pour manger, une petite auberge pour ceux qui veulent dormir… bref vous n’êtes pas livré à vous même !

Le plus difficile à gérer pour moi aura été le vent et le froid glacial qui s’accentue au fur et à mesure que l’on progresse. Avec mes vêtements d’été et ma polaire queshua en lieu et place de l’anorak sibérien requis, j’ai bien failli m’immoler par le froid ! Et là vous me dites « et les buibuis tout le long du chemin ?« , « tututut » vous répond-je, même pas en rêve ! A peine entré dans l’un d’eux on vous présente le menu sur le pas de la porte. Vous ne pouvez rester que si vous commandez quelque chose (vendu à un prix totalement indécent bien entendu), et à ce prix là « vous ne pouvez rester que 10mn, après ça il faut ressortir »… ! Mais ouiii,  embrasse.ico  ça me rappelle l’histoire de l’accidenté américain dans une rue de NY, il est en train de se vider de son sang sur le bitume mais on lui demande s’il possède une assurance qui couvrira les frais d’ambulance et d’hospitalisation, dans le cas contraire on le laisse en plan; là c’est pareil, avec ce froid c’est limite de la non-assistance à personne en danger… non mais je rêve !  sick.ico getlost.ico

Du fait que nous soyons trop rapides dans notre ascension, il va pourtant falloir stationner quelque part une bonne heure, autrement nous allons attendre le soleil au sommet, dans des températures encore plus glaciales… Nous nous arrêtons donc à la 8ème station, dans une sorte de grande cabane en bois, il y a de la lumière, c’est chauffé, je vous le donne en mille : les toilettes ! grin.ico  bravo.ico

Ne vous avisez pas de dormir dans les toilettes, vous écoperiez d’une amende de 5000 yens (35 EUR). LOL

Nous voici donc à attendre plus d’1h dans les toilettes, le temps passe finalement assez vite, on discute avec d’autres trekkers qui ont également trouvé l’astuce smile.ico
Après cette escale des plus extravagante, nous reprenons notre chemin, c’est plus raide, on doit parfois avancer à l’aide des mains, mais l’effort en vaut la peine. Nous sommes au dessus des nuages, l’horizon s’illumine de rougeoiements du plus bel effet. Nous arrivons finalement enfin au top : 3776 mètres. Le soleil est timide, caché derrière un ciel un poil trop nuageux, le spectacle est tout de même bluffant, on voit toute la vallée qui se réveille en contrebas, il est seulement 4h30 du matin.

La vision du cratère encore gelé est également spectaculaire :

 

Une descente interminable !

On pense souvent que la descente est plus facile que la montée, j’en parlais dans mon précédent billet dédié au Népal, ça n’est pas forcément vrai. La particularité de la descente de Fuji est qu’elle est interminable ! C’est un long serpentin de poussière que l’on doit descendre pendant près de 2h30, ajoutez à cela 1h30 pour revenir au point de départ et vous obtenez une descente de 4h que vous n’êtes pas prêt de vouloir refaire ! Un proverbe japonais dit, « il faut être fou pour ne pas grimper Fuji, mais il faut également l’être pour le faire 2 fois…« . Tout est dit !

 

C’était intense, c’était fatiguant, il faut puiser dans les réserves mais au final, escalader Fuji et être le temps de quelques minutes sur le plus haut point terrestre du territoire japonais, c’est juste magique ! smile.ico

 

Pour la suite, le Rochelais s’aventurera dans l’île la plus verte du Japon : Hokkaïdo ! Tout au nord, elle est couverte de parcs naturels, et par la même occasion, elle est l’un des endroits offrant l’une des plus grande concentration d’ours bruns au monde ! shower.ico Stay tuned ! yn.ico